Sur les bancs de l’école, il y a les enfants qui rêvent de devenir astronautes ou pompiers. Puis il y a Stéphanie Bompas, qui s’imaginait « femme d’affaires », ce que l’on traduirait actuellement par « entrepreneuse ».

Un vœu qu’elle a exaucé il y a quatre ans, version double même. Alors qu’elle venait de créer sa structure, Market Alchemy, un cabinet de conseils en marketing stratégique, son père, également dirigeant d’entreprise, décède. Stéphanie décide alors de reprendre l’entreprise familiale, CMV Informatics, créée en 1991, éditrice de logiciels spécialisés dans la gestion de point de vente et la stratégie de prix des enseignes de R-Etail.

Si le siège social est basé à Dijon, l’entreprise commerce au niveau national et démarre son internationalisation grâce à un agent aux Etats-Unis et un autre au Canada. Diplômée- entre autre- du MBA de l’Insead, passionnée d’innovations et ancienne salariée de Cisco et Microsoft, c’est le métier de dirigeante d’entreprise, « sa vocation », que Stéphanie nous invite à explorer.

1. Quel est le sens de votre activité ? Pourquoi la menez-vous ?

En tant que dirigeante, je me fixe la mission d’accompagner vers la réussite. CMV Informatics offre des solutions digitales aux enseignes de distribution et de e-commerce pour une rentabilité accrue et un positionnement prix performant.

En interne, le sens de mon rôle prend sa source dans la création d’emplois au cœur d’une organisation bienveillante, propice à l’épanouissement. Il est important pour moi, que chaque collaborateur soit fier de sa contribution et puisse se réaliser professionnellement. Enfin, ce qui m’anime aussi c’est d’aider les dirigeants, c’est pour cela que je suis coach certifiée et que j’ai une activité d’accompagnement de start-up depuis plus de quinze ans.

2. Racontez-nous le(s) déclic(s) qui vous a/ont poussée à entreprendre et les conseils que vous distilleriez à celles qui n’osent pas encore franchir le cap ? 

L’entrepreneuriat me faisait envie depuis longtemps mais j’avais peur car c’était une prise de risques importante que de passer d’un univers où j’étais salariée à des postes de direction à la création d’un cabinet de conseil et à la reprise d’une société familiale dans l’univers de la technologie qui change en permanence. J’ai été aidée dans mon choix par les circonstances : la première est mon statut de femme en entreprise. Même si les sociétés essaient de promouvoir les carrières féminines, on rencontre très vite le plafond de verre à partir d’un certain niveau de poste. La seconde circonstance est le décès de mon père, il a donc fallu que je me décide assez rapidement pour savoir si je reprenais l’entreprise familiale ou pas.

Mes conseils aux femmes qui n’osent pas se lancer ?  Avoir un projet bien préparé et viable économiquement. Avoir envie. Car on peut avoir peur mais en a-t’on vraiment envie ? Il faut aussi savoir se mettre des limites et actionner son réseau, trouver des mentors.

3. Au quotidien, quelles sont vos astuces pour perdurer et affronter les défis ? Comment le réseau Femmes des Territoires est-il un outil supplémentaire ?

Diriger une entreprise c’est un marathon, ce n’est absolument pas une course de vitesse même si parfois il faut savoir accélérer, donc la première chose à gérer c’est sa propre énergie. C’est elle qui a un impact direct sur les équipes et c’est elle aussi qui permet d’avoir toujours la capacité de réagir et de construire la vision pendant que l’on fait le travail quotidien. Pour être créative et énergique, j’essaie de ne pas travailler le week-end, ce qui peut paraître étonnant pour une dirigeante, mais sauf grande urgence, j’essaie d’avoir une plage horaire où le week-end je peux faire d’autres choses, même si on pense toujours à son entreprise.

Mes collaborateurs ont un rôle important dans ma motivation. Être avec des personnes que l’on apprécie et œuvrer ensemble pour aller vers le succès, c’est vraiment enthousiasmant. Travailler avec mes clients me dynamise également car je suis heureuse de les accompagner, de constater leur réussite et de voir qu’ils sont satisfaits. Ce qui m’aide aussi c’est d’avoir une vie riche, de pouvoir échanger avec des pairs sur les réseaux professionnels, de ne pas rester seule et d’apprendre en continu.

Femmes des Territoires, par exemple, permet de fonctionner en réseaux. Les entrepreneuses peuvent bénéficier du savoir-faire du groupe et être en relation avec des personnes capables de leur donner des conseils opérationnels sur quoi faire, qui contacter et, comme je le disais, ne pas rester seule face à leur projet de création d’entreprise.

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