À la découverte du zaatar artisanal de Levanthym avec Sarah Kanj

D’origine libanaise, Sarah Kanj a toujours utilisé le zaatar, ce mélange d’épices omniprésent dans les recettes du Moyen-Orient. C’est en 2020, en pleine pandémie, qu’elle décide de créer son entreprise depuis sa cuisine. Aujourd’hui, elle dirige Levanthym, son atelier de produits artisanaux à Strasbourg. Son zaatar est le seul fabriqué en France à partir de produits naturels sans conservateurs ni additifs.

La genèse d’un projet entrepreneurial

Sarah Kanj est née en France, a grandi au Congo et elle a toujours beaucoup voyagé. Elle a travaillé pendant plus de 15 ans comme ingénieure en Arabie Saoudite, au Liban, aux Pays-Bas et France. En tant que Libanaise, elle a pour habitude de glisser du zaatar dans ses valises. Ce mélange de thym sauvage, sumac, sésame et huile d’olive représente un point d’ancrage à ses origines. Au Liban, les grands-mères donnent du zaatar à toute leur famille : c’est une tradition qui se perpétue de génération en génération.

Il y a environ 5 ans, elle s’installe en Alsace. Elle fait alors découvrir le zaatar autour d’elle. Elle se rend compte qu’ici il est impossible de trouver un produit cueilli à la main, de haute qualité et made in France. Elle décide donc de fabriquer son propre zaatar pour une amie qui lui en demande. Elle commence avec un robot culinaire dans sa cuisine au moment du confinement en 2020. Après avoir confectionné quelques pots, elle les met en vente en ligne sur Amazon en Janvier 2021. Son zaatar rencontre très vite un franc succès ! Trois mois plus tard, elle crée l’atelier de son entreprise Levanthym.

Levanthym : une entreprise éthique et un atelier artisanal en Alsace

À l’époque, l’objectif de Sarah Kanj est de rendre disponible en Europe un vrai zaatar artisanal. Elle revient à ses origines auprès de sa grand-mère qui lui a appris à le préparer. Au Liban, elle part à la rencontre des agricultrices qui lui montrent leurs jardins, leurs cuisines et leurs ateliers. En réduisant les intermédiaires, Levanthym garantit aux productrices libanaises un meilleur prix pour continuer à travailler avec amour, attention et passion. C’est le seul atelier en France qui vend un zaatar non importé. Il fournit un produit très frais qui conserve toutes ses saveurs et une qualité optimale.

Le zaatar de Sarah Kanj est préparé dans l’atelier alsacien selon une recette traditionnelle et familiale. Toujours en adéquation avec les saveurs libanaises, Levanthym propose d’autres gammes de produits comme des hydrolats, des plantes et des mélasses, importés directement du Liban.

Levanthym est une entreprise éthique qui met un point d’honneur à produire et vendre des produits sains, 100 % naturels, sans conservateurs ni additifs, pour convenir à tous types d’alimentations. Tout est réalisé à la main, même l’étiquetage.

Entreprendre pour être libre

Après des années de salariat, Sarah aspire à davantage de liberté et de disponibilité pour être présente auprès de ses enfants. Même si aujourd’hui elle emploie deux personnes et des stagiaires dans son entreprise, tout repose sur ses épaules. Elle apprécie son indépendance en tant que cheffe d’entreprise et ne s’ennuie jamais tant elle a à faire. Ce qui l’anime au quotidien ? La nouveauté, les expériences, les échanges avec ses productrices, la confiance accordée par ses client·es (particuliers, restaurateurs, épiceries fines) et les avis des consommateurs·rices du monde entier sur ses produits.

Pour elle, les réseaux d’entrepreneures sont des espaces de rencontre, de partage et d’échange de connaissances. On ne reçoit pas le soutien inconditionnel de son entourage quand on entreprend. D’après elle :

 Tout le monde n’est pas toujours compréhensif et parfois, même les gens les plus proches essaient de nous freiner .

Elle tire de ses expériences entrepreneuriales quelques conseils pour celles qui souhaitent se lancer :

•  Au démarrage d’une activité, on fait parfois des erreurs. Elles nous permettent d’apprendre et de progresser.
• Au départ, on peut garder un emploi en parallèle le temps de tester son activité.
• Tout le monde ne croit pas toujours en nos projets. Se faire confiance et vivre son expérience : c’est la meilleure façon de prouver que c’est possible !
• Il ne faut pas écarter les difficultés ni les risques d’échouer. Accepter que cela ne fonctionne pas permet de mieux rebondir par la suite.
• Le meilleur moyen d’obtenir un bon produit reste de le fabriquer soi-même !

Aujourd’hui, Sarah fait découvrir ses produits depuis son site web jusqu’aux marchés de Noël alsaciens : un beau challenge qu’elle a réussi à relever en peu de temps !