Ce qui me passionne aujourd’hui, c’est de pouvoir aider les femmes à entreprendre, les aider à comprendre les questions financières, en connaître les codes
Ce qui me passionne aujourd’hui, c’est de pouvoir aider les femmes à entreprendre, les aider à comprendre les questions financières, en connaître les codes
L’expression « gravir les échelons » correspond particulièrement bien à Rachelle Sorin, passée de secrétaire à directrice générale de la Banque Nationale du Canada (BNC) en France. Retour sur le cheminement de cette bretonne de 42 ans, propulsée par sa détermination aussi bien vis-à-vis de sa carrière que des causes chères à son cœur.
A l’âge de 20 ans, Rachelle quitte sa Bretagne natale afin de chercher un travail ouvert sur le monde. « J’avais passé un diplôme d’assistante de direction trilingue et je voulais travailler à l’international », explique-t-elle. La jeune femme se rend alors à Paris et commence à travailler en intérim, en tant que secrétaire pour la délégation générale du gouvernement du Québec en France. Ce premier contact avec le pays est le fruit du hasard : « Avant ça, je n’avais jamais entendu parler du Québec », s’esclaffe Rachelle. Elle est recrutée en intérim par la société Investissement Québec, qui la garde ensuite pour un CDD puis un CDI.
Son travail et ses collègues québécois lui plaisent beaucoup, et l’envie de découvrir le Québec grandit de plus en plus. En 2002, Rachelle propose à ses patrons de faire un séjour à Montréal en continuant de travailler pour eux. Ils acceptent et Rachelle y passe un an, découvre le pays tout en assistant les directeurs en charge d’inciter les entreprises françaises à venir s’implanter au Québec. Le pays lui plaît tellement qu’elle hésite à y émigrer, mais choisit finalement de rentrer en France : « La Bretagne me manquait, mes parents aussi », confie-t-elle. En parallèle, Rachelle apprend qu’on ne peut pas lui proposer de poste pérenne au Québec, et elle décide alors d’évoluer : « En quatre ans de secrétariat, j’avais fait le tour et je voulais faire de la prospection moi aussi ».
De secrétaire à directrice
A son retour en France, Rachelle apprend le projet de la banque canadienne de recruter quelqu’un pour faire grandir le bureau français à Paris. Elle intègre alors la BNC en 2003 mais il lui manque certaines compétences pour parler d’investissement avec les entreprises : « Je n’avais pas de diplôme dans le domaine financier, je ne me sentais pas légitime », explique Rachelle. Elle se lance courageusement dans une formation difficile en continu sur deux ans, l’Institut Technique de Banque, sans aucun diplôme dans le domaine bancaire avant cela. Mais Rachelle s’accroche : « En toute franchise, j’ai vraiment galéré », raconte-t-elle.
Malgré les difficultés, elle décroche son diplôme avec mention, la banque lui fait alors confiance et lui confie un portefeuille clients. Le patron de la BNC part à la retraite en 2015 et l’année suivante, Rachelle accepte de reprendre la direction du bureau parisien et de s’occuper du plan d’action en Europe.
Place de la femme au travail : un fossé entre le Canada et la France
Pendant son année au Québec, Rachelle s’implique dans différents programmes d’entrepreneuriat féminin, et constate un grand écart entre les deux pays : « Je me suis rendu compte que la question de la place de la femme dans l’entreprise était beaucoup plus avancée là-bas ! ». Cette réalité frappe Rachelle lorsqu’elle hésite à prendre la direction du bureau de la BNC à Paris, en revenant de son second congé maternité : « J’ai prévenu ma patronne que j’avais deux enfants, que je ne pourrais pas arriver au bureau trop tôt le matin parce que je devais les déposer à l’école ». La réponse ? « On s’en moque, on te donne cette responsabilité parce que tu en es capable ! ». Cette différence de mentalité entre les deux pays pousse alors Rachelle à vouloir la même considération pour les françaises.
En 2017, elle croise la route d’Isabelle Hudon, l’actuelle ambassadrice du Canada en France, une rencontre décisive qui la motive à agir quotidiennement pour les femmes. Rachelle cherche alors à se rapprocher des réseaux de femmes entrepreneuses en France et rencontre Marie Eloy, la créatrice de l’association Femmes de Bretagne, au moment où Femmes des Territoires est encore en création. Rachelle n’hésite pas une seconde lorsque Marie Eloy lui propose de rejoindre l’association.
« Faire bénéficier de mon côté québécois à Femmes des Territoires, pour voir ce qu’il est possible de faire en France pour les femmes ! »
Rachelle rejoint en 2020 la direction collégiale de Femmes des Territoires, où elle tient un rôle de secrétaire. Mais son action au sein de l’association ne se limite pas à ça. Effectivement, son expertise dans le domaine bancaire lui permet d’apporter une aide précieuse au développement de l’association (partage de son réseau afin de trouver des financements, aide pour constituer le dossier de demande de financement à la BPI…).
Ayant vécu un an au Québec, Rachelle possède un point de vue extérieur très utile dans la recherche de solutions pour faire avancer l’entrepreneuriat féminin en France : « Ce qui me passionne aujourd’hui, c’est de pouvoir aider les femmes à entreprendre, les aider à comprendre les questions financières, en connaître les codes », explique-t-elle.
Professionnellement, Rachelle a été freinée par la pandémie mais son ambition est de développer le bureau de la BNC au niveau européen, afin de parler du Québec à des entreprises allemandes, italiennes… « Une fois que j’aurais réussi à faire ça, je penserai à autre chose mais pour l’instant j’ai ce projet en tête ! ».
Et pour Femmes des Territoires ? « Je veux les voir grandir ! » s’exclame-t-elle. « Et pourquoi pas, un jour, faire des ponts ou des jumelages entre Femmes des Territoires et des associations québécoises ». Ni les idées ni la motivation ne semblent manquer à Rachelle pour tous ses projets…
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