Grand Est
Pascale Iskandar
Fondatrice de Frida Camelia Beauty, Strasbourg

Mon message, c’est de croire en elles et en leurs rêves. Tout est possible !

Portrait complet de Pascale Iskandar

  Grand Est
Pascale Iskandar
Fondatrice de Frida Camelia BeautyStrasbourg

Mon message, c’est de croire en elles et en leurs rêves. Tout est possible !

« Les cheveux touchent à l’identité et à la féminité »

Arrivée en France à l’âge de 6 ans, Pascale Iskandar est née au Liban.

Le parcours de cette femme de 40 ans, aujourd’hui basée à Strasbourg, est surprenant.

Elle se dirige, après des études de droit, vers l’ESCEM, École supérieure de commerce et de management, à Tours. Puis, elle devient responsable de la vente en exportation, au sein d’une entreprise de logiciels d’impression grand format. Elle y rencontre son mari.

Deux naissances plus tard, Pascale sombre peu à peu dans une dépression, un passage à vide derrière lequel se cache un mot peu connu. L’alopécie : l’accélération, en dermatologie, de la chute des cheveux ou des poils. De ce gros complexe, difficile à assumer pour les femmes, Pascale tirera sa force en devenant consultante capillaire.

Avec son entreprise baptisée « Frida Camelia Beauty », elle propose à des femmes aux profils multiples, des compléments capillaires, perruques, soins, etc.

 

 

L’alopécie te concerne directement, peux-tu nous raconter ton parcours ?

 

J’ai commencé à perdre mes cheveux à l’âge de 17 ans. J’ai consulté des spécialistes endocrinologues. J’ai pris des médicaments pour ralentir la chute des cheveux. Mais personne ne m’a orientée vers un·e psychologue. Chez moi, l’alopécie était d’origine génétique. Mais je n’ai jamais obtenu de vrai diagnostic.

Le cheminement a été difficile. Les cheveux, ça touche à l’identité, à la féminité. J’avais des problèmes de relations avec les hommes et avec les autres en général.

Puis, durant la période du Covid, étant moins accaparée par mon activité professionnelle, je me suis soudain retrouvée en grosse dépression à cause de ce problème. Mon mari m’a beaucoup aidée. Il m’a tendu la main pour que je trouve une solution.

C’est là que j’ai découvert les compléments capillaires, achetés aux États-Unis. Les compléments capillaires comprennent les perruques, les volumateurs, etc. Ça a changé ma vie. Comme si mon complexe de toujours disparaissait soudain. Et comme j’ai lu un jour qu’une femme sur cinq avait des problèmes de chute de cheveux, petit à petit, j’ai décidé de créer mon entreprise autour de cette question.

 

Quel service proposes-tu exactement ?

 

Je propose un accompagnement pour les femmes qui traversent l’épreuve de l’alopécie, dont les causes sont multiples. Je veux les aider à trouver un remède glamour et sans douleur. Il ne s’agit pas seulement d’acheter une perruque – un mot très péjoratif – mais de proposer une solution qui incarne quelque chose de chic, de beau.

Parfois, une poudre épaississante peut suffi re. Je propose d’abord à mes clientes un entretien en ligne pour évaluer la situation. Puis je collabore avec des partenaires : des psychologues spécialisé·e·s sur ce sujet, des fournisseurs, etc. Je veux savoir d’où vient la matière première, car je ne travaille qu’avec des cheveux naturels, avec une provenance éthique. Depuis peu, j’utilise une application pour tester les compléments en ligne.

Ensuite, j’aide les femmes à personnaliser leur complément capillaire pour qu’elles se l’approprient. Je travaille en collaboration avec des coiffeurs et coiffeuses, des perruquiers et perruquières, etc.

Je m’adresse à de multiples personnes : celles qui veulent changer de coiffure ; les personnes transgenres ; celles qui ont un cancer ; celles qui traversent une transition –qui veulent par exemple passer des cheveux teints aux cheveux gris ; celles qui arrivent dans la période de la ménopause, etc.

C’est très large. Il y a beaucoup de motivations et de causes différentes.

 

Comment est née ton entreprise « Frida Camelia Beauty » en mars 2023 ? Quel a été le déclic ?

 

Le déclic s’est produit lors du concours d’entrepreneuriat de la journée Revell’East, pour les porteuses de projets du Grand Est, à Strasbourg. J’y suis allée pour présenter mon idée et j’ai reçu le prix Revell’East. Un an et demi plus tard, j’ai demandé à mon employeur une rupture conventionnelle pour lancer mon entreprise.

D’abord comme auto-entrepreneure, en mai 2023. Puis j’ai créé ma société, « Frida Camelia Beauty ».

Frida et Camelia sont les prénoms de mes deux grands-mères. « Frida » signifi e « unique » et « Camelia », « parfaite ». Toutes les femmes sont uniques et parfaites. Mais tout dépend de l’œil avec lequel on se regarde.

 

À part ce prix, qu’est-ce que le territoire du Grand Est t’a apporté ?

 

Je prends part à toutes les actions d’entrepreneuriat pour les femmes, je suis membre de cette communauté de femmes qui veulent créer de vraies entreprises qui fonctionnent. Je suis très implantée dans le Grand Est.

Par exemple, le Réseau Entreprendre m’apporte des crédits à taux zéro et du mentorat. Je suis également membre de Femmes des Territoires. J’y rencontre des personnes exceptionnelles. C’est un concept génial, enrichissant, qui représente bien ma vision du féminisme et de la sororité.

 

Qu’aurais-tu aimé savoir avant de t’engager comme entrepreneure ?

 

J’avais une croyance : je pensais que tout devait être prêt sur le papier avant de se lancer. En fait, ça ne se passe jamais comme tu l’as imaginé. Il faut sans cesse répéter, recréer. Par exemple, l’application que j’utilise ne donne pas des résultats aussi positifs que prévu.

Je suis en train de réfl échir si j’en ai vraiment besoin. Il y a aussi la question de la confi ance en soi. Ce n’est pas toujours facile de tenir bon, de s’accrocher à la raison pour laquelle on fait les choses, de se donner des outils pour éviter de se lamenter. Je me focalise sur mon action. Les femmes, on est des stars !

 

Comment dépasses-tu ces moments de doutes, de difficultés ?

 

Je me focalise sur ce qui compte vraiment. Je pense à ces femmes que j’accompagne et qui vivent des épreuves diffi ciles, parfois seules.

Je songe à celles qui ne sont pas extraverties comme moi. Car parler aide beaucoup. Les femmes plus introverties subissent parfois de gros dégâts sur l’estime de soi, etc.

J’utilise mes ressources personnelles : marcher dans la nature ou chiner pour donner à des meubles une seconde vie. Ce qui me porte, ce sont aussi les rencontres incroyables que je vis. Le fait de changer l’existence de personnes exceptionnelles. Une femme qui se sent ridée et vieille, puis qui a la sensation de perdre quinze ans grâce au complément capillaire : ça n’a pas de prix.

 

As-tu un message à transmettre à celles qui souhaitent entreprendre ?

 

Mon message, c’est de croire en elles et en leurs rêves. Tout est possible ! Il faut s’entourer de femmes inspirantes comme celles de Femmes des Territoires.


Contacter et suivre Pascale Iskandar


Un portrait rédigé par Cécile Gavlak
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