Avec ZAC, Ophélie Vanbremeersch met les lunettes au cœur de l’économie circulaire

Qui n’accumule pas d’anciennes lunettes au fond d’un tiroir ? C’est à partir de ce constat qu’Ophélie Vanbremeersch a créé son concept alors qu’elle était encore étudiante. Sensible à la surconsommation, elle aime s’engager dans des projets à impact. Sa start-up ZAC se charge de collecter et de reconditionner les vieilles montures. En magasin, ZAC propose donc des lunettes éco-conçues et reconditionnées. Rencontre avec une entrepreneure qui a su inventer un modèle à l’image de ses convictions !

Comment est née ton entreprise ZAC ? 

Je porte des lunettes depuis l’âge de 7 ans. En France, nous changeons de lunettes tous les ans ou tous les 2 ans sans penser à l’impact environnemental. D’où l’existence de ce stock de vieilles montures que l’on garde « au cas où » ! Pendant ma première année d’études, j’ai dû réaliser un business plan dans le cadre d’un projet. C’est à ce moment-là que je me suis demandé ce que devenaient mes anciennes lunettes. J’ai partagé mon idée à mon professeur et j’ai commencé à travailler sur le projet ZAC dès mes 19 ans.

Comment la start-up ZAC s’est-elle ensuite développée ? 

J’ai jonglé entre vie étudiante et vie entrepreneuriale jusqu’à l’obtention de mon bac+5. J’ai testé différents business model pour trouver le bon et construire une entreprise à impact qui fonctionne financièrement. En 2022, ZAC a pris un tournant quand nous avons ouvert un magasin dans le Vieux-Lille. Suite à cette première expérience retail, beaucoup d’opticien·nes nous ont contactés pour développer le reconditionné dans leurs magasins. Nous nous sommes donc interrogés sur l’avenir que nous voulions pour la société. Nous avons décidé d’installer des corners de lunettes reconditionnées chez des opticien·nes partout en France pour toucher davantage de monde.

Quels sont les objectifs de ZAC aujourd’hui ? 

Le cœur de notre mission est de développer une société porteuse de sens et d’apporter une vraie valeur dans un marché en retard. Notre objectif est de placer le reconditionnement dans l’optique comme une solution fiable de substitution au produit neuf, tout en étant accessible. Et en même temps, nous favorisons l’emploi et l’inclusion en France en faisant appel à une entreprise adaptée pour le reconditionnement. En résumé, le bien-être de chacun·e et l’impact sont mes deux moteurs !

Qu’est-ce qui vous fait le plus vibrer dans cette aventure entrepreneuriale ? 

C’est surtout le côté humain qui m’anime. Au quotidien, je mets beaucoup d’énergie pour aider mes équipes à s’épanouir. Plus une équipe est soudée, plus elle est productive. C’est le cas chez ZAC ! Nous travaillons dans un climat bienveillant de confiance et d’entraide tout en visant l’excellence. Le management des équipes représente un véritable challenge !

Quelles raisons vous ont motivée à choisir la voie de l’entrepreneuriat ? 

Je pense que j’ai ce petit côté « entrepreneur » depuis l’enfance. Au moment du lancement, même si la peur était palpable, c’était une évidence ! Avec le recul, je suis persuadée que l’entrepreneuriat me correspond parfaitement. J’aime l’idée de faire plusieurs métiers en même temps : du management, de la logistique, de la communication, de la finance et de la stratégie.

L’entrepreneuriat permet aussi de tester, d’apprendre et de se sentir libre.

C’est un univers où le champ des possibles est infini ! Toutes ces raisons me motivent à me surpasser chaque jour !

Qu’apportent les réseaux quand on crée son entreprise ? 

On tire beaucoup de bénéfices en intégrant des réseaux d’entrepreneur·es :

• En tant que cheffe d’entreprise, on se sent parfois très seule ou pas légitime. Dans les réseaux, on rencontre d’autres personnes qui vivent les mêmes problématiques. Le partage d’expériences permet de se rebooster !

• Les réseaux aident à prendre du recul. On peut avoir du mal à sortir la tête de l’eau et à être objectif·ve face à une situation. En échangeant avec d’autres, on avance dans notre parcours.

•  La bienveillance et l’entraide permettent de se développer plus vite. Souvent, on partage les mêmes valeurs. On cherche donc tout naturellement à faire grandir nos entreprises, mais aussi la personne dans son propre cheminement.

Pour finir, avez-vous un message à transmettre aux femmes qui se lancent ? 

Osez vous lancer ! Ne vous posez pas trop de questions, car tout est possible !

J’ai eu la chance de faire de très belles rencontres dans cette aventure : avec mon associé et l’ensemble de mon équipe, mais aussi en externe en me faisant accompagner. C’est pourquoi je conseillerais de s’entourer de personnes bienveillantes et de travailler avec un·e coach vers la réussite de votre projet. L’entrepreneuriat est fait de beaux moments, mais aussi d’autres, plus compliqués. C’est important de prendre du recul et de savourer chaque petite victoire.

Enfin, l’entrepreneuriat implique de travailler sur soi. Malgré votre investissement dans votre entreprise, osez dire stop quand c’est nécessaire.

Pensez à couper et à faire des activités épanouissantes pour vous. Je reste persuadée que si chacun·e se sent épanoui·e personnellement et professionnellement, les sociétés à venir se développeront bien mieux.