Il faut s'entourer, ne pas rester seule.
Il faut s'entourer, ne pas rester seule.
« Mon but c’est d’aider les enfants… et la société »
Nolwenn Guedin, 50 ans, est membre de l’antenne dijonnaise de Femmes des Territoires.
Mère de deux jeunes adultes, elle est enseignante spécialisée depuis vingt ans. Grâce à la reprise de ses études à l’Université de Genève en 2012, elle a aujourd’hui en poche son Doctorat en psychologie et développement de l’enfant.
Désormais, elle continue à enseigner à 50% dans un Centre d’actions médico-sociales précoces (CAMSP) avec des enfants jusqu’à 6 ans. Et à côté de ça, elle vit une nouvelle aventure, celle de l’accompagnement parental avec l’entreprise qu’elle a créée : « Famille ressourcée ».
Tu as pris la décision de te lancer dans l’entrepreneuriat juste après tes études à Genève. Quel a été le déclic ?
Tout a commencé avec l’accompagnement d’élèves lorsque j’étais en poste dans un RASED (Réseau d’aide aux élèves en difficulté) avec la dominante relationnelle. Je me suis rapidement tournée vers l’humain plutôt que vers l’apprentissage. Et cette idée d’accompagnement parental a émergé.
Pourquoi avoir créé cette entreprise d’accompagnement parental ?
Un jour, j’ai réalisé que les blocages de mes élèves ne se situaient pas seulement sur le plan cognitif, mais pouvaient avoir des causes psychologiques, au niveau des émotions.
J’ai pris conscience à ce moment-là que je voulais travailler avec les parents. Je savais que ce n’était pas au sein de l’Éducation nationale que je pourrais agir en profondeur.
J’ai donc décidé de créer mon activité en parallèle de mon poste salarié. J’ai reçu la réponse à ma demande de temps partiel et, deux mois plus tard, mon site internet et ma page Google étaient prêts !
Tu as créé l’entreprise « Famille ressourcée » en juin 2022. De quoi s’agit-il exactement ?
Je propose cinq offres différentes d’accompagnement. Il y a les séances à l’attention des parents, selon la situation : « Retrouver un quotidien agréable » ou « Reprendre sa place de parents ».
Cette dernière formule s’adresse davantage aux parents d’enfants à besoins éducatifs particuliers : par exemple à haut potentiel, avec des troubles de l’attention ou encore, sujets à l’anxiété.
Cela peut aussi être des enfants qu’on a attendus longtemps. Et ces enfants-là n’ont pas appris la frustration. Car leurs parents ont sans cesse aménagé le quotidien pour leur éviter des situations désagréables.
Ces enfants partent dans des crises hallucinantes. Les parents ont honte et sont dépassés. Dans cet accompagnement, je les prends vraiment par la main. On cherche à comprendre ce qu’ils vivent au quotidien et surtout à trouver les stratégies à mettre en place pour y remédier. En dehors de ce contexte de tyrannie, cinq entretiens permettent en général d’améliorer la situation, c’est le premier forfait que je propose.
Quels sont les trois autres accompagnements ?
Les Apéro’Parents : ce sont des ateliers collectifs où les participant·e·s échangent sur les comportements parentaux en général…
Cela sert à renouer avec ses compétences en parentalité, quand on ne se sent pas encore prêt·e·s à se faire accompagner personnellement. Je propose également un atelier pour les enfants de 4 à 9 ans pour la régulation des émotions et des relations. Il s’agit de jeux de rôle.
À la fin de la séance, on ouvre l’atelier aux parents pour faire le résumé. Enfin, je propose un accompagnement qui concerne les professionnel·le·s, dans les crèches, avec les Analyses de pratiques professionnelles (APP), les questions de Violences éducatives ordinaires (VEO), la place des parents dans la crèche, le sommeil, etc.
Qu’aurais-tu aimé savoir avant de te lancer comme entrepreneure ?
Je me faisais une fausse image de la communication. Je pensais qu’avec un site internet et un bon référencement, ça suffirait… J’avais conscience que mon sujet touchait à des besoins énormes, mais je n’avais pas réalisé que les parents ne savaient pas que mon métier existait. Ce n’est pas connu. Il fallait que je mette en place du marketing, que j’atteigne les personnes de ma cible sans leur faire peur.
Pendant un mois, j’ai travaillé sur la communication et le marketing. J’ai pris ce sujet en main et j’ai commencé à communiquer sur Instagram, en parlant de moi, etc. Ce qui n’était pas très naturel au départ. J’ai aussi ressenti beaucoup d’angoisses au lancement de mon activité. Je me disais : « Qu’est-ce que j’ai fait ? Est-ce que je vais gagner assez d’argent pour les études de mes enfants ? »
Heureusement, j’ai rapidement obtenu du travail avec les professionnel·le·s des crèches.
Comment as-tu dépassé ces moments de doute ?
J’ai suivi beaucoup de mini-formations, j’ai pris part à des réseaux. Et, pour la question de la communication, j’ai trouvé un accompagnement de A à Z pour repenser le logo, le site, le discours, etc.
Les différents éléments que j’avais déjà créés manquaient de cohésion. J’ai fait appel à Femmes des Territoires pour avoir des contacts de personnes dans la communication.
Et j’ai rencontré quelqu’un avec qui ça a tout de suite marché. On a créé le logo, la charte graphique, revu le site qui avait besoin d’être allégé, et peaufiné les réseaux.
Et quelles ont été les bonnes surprises ?
La bonne surprise, ce fut la découverte des réseaux professionnels et de toute cette solidarité. Tout semble possible à plusieurs !
Et j’ai réalisé qu’il était normal d’avoir des doutes. C’est tellement important de se sentir entourée.
Autre bonne surprise : les entretiens qui se déroulent parfois en visio, avec mes client·e·s. Cela crée un espace dans l’écran, comme un cocon ! Je ne m’y attendais pas : ça marche très bien.
Qu’est-ce que ton territoire t’a apporté dans la création de ton activité ?
La BGE m’a accompagnée pour la gestion. J’y ai rencontré des gens qui s’en sont sortis avec leur entreprise. Je fais aussi partie d’un groupe de sororité : Elle-s à Dijon. Il s’agit d’un réseau autour de la culture, de l’art et du bien-être.
Récemment, j’ai aussi découvert les Entrepren’heureuses, un petit groupe qui aide beaucoup en faisant, par exemple, du co-développement.
Qu’est-ce qui te passionne dans ton métier d’accompagnante en parentalité ?
Redonner du bonheur aux familles, de la confiance aux parents ! Les gens me le disent et c’est ça qui compte.
Mon but final, c’est aussi d’aider les enfants… et la société, finalement ! Dans notre société, il y a des injonctions contradictoires déstabilisantes pour les familles et des raccourcis médiatiques hallucinants ! Il y a un véritable besoin.
Je ne connais pas d’autres accompagnant·e·s comme moi. Il existe des thérapeutes spécialisé·e·s en périnatalité, la famille, des psychologues. Mais moi, j’accompagne les parents de manière systémique et très pragmatique. Et ceci en peu de temps.
Aux femmes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat : quel message voudrais-tu adresser ?
Qu’elles sachent faire preuve de patience et de confiance, car c’est un long chemin. Les choses avancent petit à petit. C’est comme un·e jardinier·ère qui sème ses graines et qui doit ensuite entretenir ses fruits, s’adapter à la météo et aux conditions extérieures. Il faut s’entourer, ne pas rester seule.
Moi, en travaillant à mi-temps comme salariée, cela me donne une sécurité financière. Et mes client·e·s savent qu’avec mon mi-temps en CAMSP, je suis encore à quatre pattes avec des enfants ! Mon offre n’est pas issue d’une vision théorique, mais reliée au terrain.
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