La confection de luxe avec Manon Cornué à « La Manufacture de Clisson » 

À 26 ans, Manon Cornué se retrouve à la tête des ateliers de confection de Clisson. Elle s’appuie sur ses compétences et sur le savoir-faire des salarié·e·s pour changer l’image de l’atelier. Depuis 2020, elle développe la manufacture et attire des marques de renom.

Celles-ci lui confient leurs idées et la confection de leurs vêtements haut de gamme.  

Tu diriges « La Manufacture de Clisson » en Loire-Atlantique. Comment s’est passée cette reprise de l’atelier ? 

En tant qu’étudiante à l’ESSCA d’Angers, je réalisais mon stage de dernière année comme assistante de coordination collection chez Celine.

À ce moment-là, l’opportunité de reprendre une entreprise de couture s’est présentée à moi. Je travaillais déjà avec ce type d’atelier à cette époque et j’avais envie de continuer dans ce secteur d’activité. 

C’est donc la voie de l’entrepreneuriat qui t’a choisie ? 

Oui, en effet ! J’ai saisi cette chance et je me suis lancée. Je ne voulais pas avoir de regrets ! Je n’avais pas forcément pensé à l’entrepreneuriat pendant mes études, ce n’était pas planifié !

Aujourd’hui tu es à la tête de « La Manufacture de Clisson », qu’est-ce qui te fait vibrer au quotidien ?  

Ce qui me plait le plus dans mon métier est le fait de travailler avec les marques sur le développement de leurs produits de A à Z. Je supervise toutes les étapes au sein de l’atelier jusqu’à la production. C’est une réelle satisfaction de voir ensuite portés les vêtements confectionnés dans nos ateliers.

Quel a été ton principal défi en tant que cheffe d’entreprise et comment as-tu surmonté les difficultés ? 

Mon principal défi professionnel a été de réorganiser le fonctionnement de l’atelier. Cela a pris beaucoup de temps et certains points sont toujours en cours d’évolution.

À chaque difficulté, il faut analyser la situation en fonction de chaque client·e en cherchant à anticiper les problématiques pour mieux m’y préparer et y répondre. Lors de la reprise de la manufacture, nous avons conservé la même équipe, mais le fonctionnement a évolué.

Auparavant, la manufacture confectionnait des produits pour sa marque propre. Aujourd’hui nous travaillons pour différent·e·s client·e·s qui nous confient la confection de leurs pièces à partir de leurs matières.

As-tu rencontré d’autres obstacles ? 

J’avais 26 ans lors de la reprise de la manufacture. J’ai dû me faire une place en tant que manager face à des salarié·e·s qui avaient 30 ans de métier.

Cela n’a pas été simple !

Mais avec le temps et l’expérience, je me sens aujourd’hui plus à l’aise dans mon rôle de dirigeante, tant auprès des salarié·e·s que des client·e·s.

As-tu bénéficié de soutiens au sein de ton territoire, la Loire-Atlantique ? 

Même si nous avons sollicité différents organismes, nous n’avons pas eu le soutien attendu face à nos problématiques transversales : investissement matériel, transports en commun, immobilier…

Nous avons néanmoins pu être accompagnés par une subvention de la CARSAT concernant du matériel qui n’était plus aux normes.

Quels leviers d’actions mets-tu en place pour développer ton entreprise ? 

Nous accordons beaucoup d’importance à la partie prospection. Notre objectif est de trouver de nouveaux client·e·s parmi les marques de luxe françaises pour le prêt-à-porter.

Notre équipe de 20 personnes travaille de manière polyvalente afin de partager les savoir-faire en intra mais également pour maintenir une constance dans la qualité des pièces livrées aux client·e·s.

Comment développes-tu ton réseau professionnel ? 

Je prends contact avec des personnes de mon secteur d’activité pour échanger sur nos pratiques et nos besoins. C’est important d’entretenir notre réseau auprès de nos confrères et de notre clientèle.

On se crée un réseau d’entraide sur certaines commandes ou de prêt de machines dans certains cas.  

Que dirais-tu aux femmes qui souhaitent entreprendre ? 

Je leur conseillerais de développer leurs relations professionnelles et de persévérer pour se créer un réseau. Ensemble, nous sommes plus fortes !

N’hésitez pas à aller à la rencontre d’autres cheffes d’entreprises pour échanger !