Elle aurait pu se contenter d’un album souvenir de son aventure sur deux roues. Béatrice Maine a fait de ses trois ans autour du monde, l’allié de son cheminement de vie. Les 27000 kilomètres avalés l’ont faite pédaler au cœur du lâcher-prise et de la confiance. À son retour, elle crée sa première entreprise, « Globecyclette ». Une pièce de théâtre, une conférence, des contes et une exposition photos. La voyageuse solitaire se mue en artiste buissonnière. Puis un sursaut soudain la chatouille. Si les spectateurs devenaient acteurs ? Acteurs de leurs vies, réalisateurs de leurs rêves. Le cœur de ses activités : la formation à une pratique novatrice, « neurodanse et intermodalité artistique » et un itinéraire d’accompagnement original pour les entrepreneurs.

Quel est le sens de votre activité ? Pourquoi la menez-vous ?

La formation que je propose a la spécificité de relier des concepts neuroscientifiques validés à la créativité. L’objectif est de monter en compétences pour stimuler l’intelligence créative. Par ailleurs, en créant et en développant ma propre entreprise j’ai vu combien il était challenging d’être un bon entrepreneur. Il faut acquérir des savoir-faire, des savoir-être et des savoir-devenir pour mettre son entreprise sur une voie pérenne. Accompagner des entrepreneurs est pour moi une manière de contribuer au nouveau monde émergeant.

Racontez-nous le(s) déclic(s) qui vous a/ont poussée à entreprendre ?

J’avais 25 ans et j’étais salariée quand je me suis demandée : « Mais qu’est-ce que tu veux vraiment faire dans ta vie et de ta vie ? ». Elle manquait de saveurs et d’élan. Les éléments de réponse m’ont poussée à prendre des grands virages : séparation, déménagement, démission du confort de salarié. Ensuite, j’ai senti que je n’avais pas d’autre choix que la création d’entreprise pour fabriquer une boîte qui me ressemble vraiment. Je n’avais aucune idée du comment mais j’avais une vision et un élan organique.

Au quotidien, quelles sont vos astuces pour perdurer et affronter les défis ?

Ma plus grande ressource est d’écouter mon corps. Méditer, faire des pratiques corporelles en lien avec d’autres médias artistiques (dessin, collage, écriture créative), être le plus souvent possible connectée à ce qui se passe sur mes trois niveaux de conscience (physique, émotionnel et mental/imaginaire) sont mes plus grands et plus fiables complices. Ces pratiques me mettent en lien avec mon flow. J’ai ainsi pu passer d’un mode de fonctionnement basé sur le raisonnable (la tête qui commande) à un mode ancré dans le « résonnable » (le corps-cœur qui résonne et guide).