Tout est parti d’un profond amour pour la nature.

Née à Lyon, de parents camerounais, Esther Lobet Bedjedi grandit dans la campagne Iséroise. Diplôme de Sciences et gestion de l’environnement tropical dans son sac à dos, elle s’évade à La Réunion. Ecologue et formatrice, elle prend conscience qu’il faut sensibiliser les populations pour préserver davantage l’île où elle est désormais installée. Ainsi, en 2006, elle crée arTerre pour contribuer à la construction d’une société prospère, libre et solidaire. Elle s’éteindra en 2016. Mais en 2009, c’est la voie de l’entrepreneuriat qu’elle choisit pour poursuivre son œuvre. Elle crée son entreprise : La vie en santé. Son idée ? Prendre soin de la terre par le biais de notre alimentation. Une croyance qu’elle sème encore et qui prend de multiples formes.

Quel est le sens de votre activité ? Pourquoi la menez-vous ?

L’alimentation est un bon chemin pour toucher un maximum de personnes et nous relier à notre environnement. Par sa dimension émotionnelle, l’alimentation m’a amenée à aller explorer « ce qui vibre en nous et ce qui nous nourrit profondément ». Ainsi, prendre soin et nourrir le féminin en soi est une évidence pour moi et une nécessité pour le monde. Dans ma vision, mon activité consiste à partager mon talent, ce qui fait que je suis unique. Plus que ce que je fais c’est ce que je suis et l’empreinte que je laisse sur ce que je fais qui donne du sens et de la valeur à ce pourquoi j’œuvre. Mes activités sont multiples : ateliers d’alimentation saine, accompagnement en nutrition holistique, cercles de femmes, accompagnement à la naissance…

Racontez-nous le(s) déclic(s) qui vous a/ont poussée à entreprendre et les conseils que vous distilleriez à celles qui n’osent pas encore franchir le cap ?

Entreprendre est une façon d’accéder à une liberté intérieure (vis-à vis de ses valeurs, de sa raison d’être), le défi étant de trouver en parallèle une liberté extérieure (financière, temps, matérielle…). Le jeu en vaut la chandelle. Il faut oser se faire accompagner, s’appuyer sur un réseau le plus tôt possible, et régulièrement se poser la question : « qu’est-ce que je veux vraiment apporter au monde et qui me met en joie ? »

Au quotidien, quelles sont vos astuces pour perdurer et affronter les défis ? Comment le réseau Femmes des Territoires est-il un outil supplémentaire ?

Être bienveillante avec moi-même c’est à dire faire preuve de patience en même temps que de persévérance, avoir foi en qui je suis, même si tout ce que je fais n’est pas « parfait ». Ce réseau va nouer du lien entre les femmes, en créant une trame visible (et invisible) où l’information circule et devient disponible pour toutes. C’est aussi un magnifique amplificateur des talents de chacune et une alchimie possible à l’instar de l’intelligence collective.