L’humain au cœur d’un service d’aide à domicile vendéen avec Handiscopik de Marcia Lhery 

À 43 ans, Marcia Lhery, originaire de Guadeloupe, mais vendéenne depuis toujours, est à la tête de Handiscopik. Avec une équipe de 12 salarié·e·s, elle contribue au bien-être des familles confrontées au handicap de leurs proches.

Son système, inspiré du modèle néerlandais Buurtzorg, vise à remettre de l’humain dans le secteur de l’aide à domicile avec des petites équipes de proximité.  

Peux-tu revenir sur les étapes de ton parcours professionnel ?

Mon parcours est aussi atypique que moi-même !

J’ai suivi des études dans différents domaines : de l’esthétique à la coiffure, de la grande distribution à la restauration, du sport à l’éducation spécialisée ou encore de l’architecture au tourisme. Mais j’ai passé la plus grande partie de ma carrière dans l’éducation spécialisée pendant 16 ans.

Quand as-tu fait tes premiers pas dans l’entrepreneuriat ? 

En 2019, après une expérience professionnelle décevante, j’ai créé une première structure

« L’A-tipyk — Éducation, parentalité & ateliers ».

Mon objectif était d’accompagner à domicile les familles et les enfants en coordonnant les professionnel·le·s que je recrutais. Recevant de plus en plus de demandes, j’ai choisi d’améliorer l’accès à cette offre. J’ai rencontré des partenaires et pendant deux ans, j’ai œuvré à la construction d’une deuxième entreprise : Handiscopik. 

Quelles ont été tes motivations pour entreprendre ? 

Depuis la naissance de ma cadette, j’ai vécu les difficultés liées au handicap et j’avais à cœur d’apporter ma contribution. Elle a eu besoin d’une prise en charge lourde très jeune. Maman solo, cela me demandait une gestion logistique importante. L’absence de droit au transport m’a amenée à réduire mon temps d’activité pour être plus disponible pour elle.

C’est l’une des premières raisons qui m’ont fait découvrir l’entrepreneuriat. 

Ensuite, en tant que responsable de secteur d’un service d’aide à domicile dans une association, j’ai pu mesurer les incohérences d’un système qui allait à l’encontre de mes valeurs.

Consciente qu’on ne me permettrait pas d’apporter mes propres idées pour faire évoluer le service, j’ai quitté ce poste. J’étais lasse de ne pas trouver de la justesse et du sens. J’ai aussi réalisé que je m’éteins vite par ennui. Je me suis donc lancée dans l’entrepreneuriat.  

Quel est le rôle de Handiscopik ? 

Handiscopik est un service d’accompagnement et d’aide à domicile. Il s’adresse à toute personne qui cherche une aide sur mesure et de proximité pour se maintenir à son domicile. Nous intervenons sur l’ensemble du département de la Vendée. 

Qu’est-ce qui t’anime dans ton activité ? 

Handiscopik répond aux besoins des bénéficiaires et des familles, mais également à la nécessité de revaloriser les métiers de ce secteur.

Pour moi, c’est un véritable enjeu de société. Ce qui me fait vibrer au quotidien ? La satisfaction des familles, de mes 14 collaborateur·rice·s et des structures partenaires. Le sens est au cœur de mon essence dans ce contexte. Cela me nourrit.

Quel a été ton plus grand défi en tant qu’entrepreneure et comment l’as-tu relevé ?

J’ai dû effectuer un travail titanesque pour obtenir l’autorisation du conseil départemental. Ensuite, il a fallu m’implanter sur le département et faire connaître notre spécificité de service.

Les leviers d’actions pour relever ce défi ont été la communication autour de nos missions, de nos valeurs et de notre éthique. Nous avons mis en place des collaborations avec de nombreux acteurs du médico-social et nous sommes de plus en plus sollicités. 

As-tu bénéficié de soutiens au sein de ton territoire ? 

Oui bien sûr ! Ils sont nombreux. Le service autonomie du conseil départemental a autorisé l’ouverture de ce service. Je bénéficie également d’autres soutiens : la plate-forme Cap-Répit Vendée, le PCPE, les établissements qui collaborent à nos côtés, le réseau Initiative Vendée Terre et Littoral, le pôle ESS Vendéen, le CEAS Vendée.

Nous avons aussi le soutien de la CAF de Vendée et de FACE Vendée qui anime des ateliers RSE. Ce sont des appuis précieux à la mise en place de nos services. 

Quels sont les atouts de ton territoire en termes d’entrepreneuriat ? 

Entreprendre en Vendée quand on y a grandi et travaillé rend la lecture du territoire plus facile. La connaissance des directeur·rice·s est déjà établie.

C’est un département en pleine expansion à tout point de vue et dynamique. Il y fait bon vivre et les nombreux événements organisés pour les entrepreneur·e·s.contribuent grandement à notre réussite. 

Tu fais partie de l’antenne de Femmes des Territoires de Challans : que t’apporte ta participation au réseau ?

Le réseau Femme des Territoire est le premier réseau auquel j’ai adhéré. C’est un réseau d’une grande richesse, pensé par des femmes pour des femmes.

J’aime la possibilité de participer à plusieurs antennes au niveau national et les actions pour développer son business. 

As-tu un message à transmettre aux femmes qui souhaitent entreprendre ?

Construisez bien votre projet en amont pour assurer sa pérennité. Entourez-vous et prenez du temps pour vous ! La vie d’entrepreneure est toujours pleine de défis et de montagnes à gravir.

Il faut beaucoup de résilience. Personnellement, j’y ai trouvé mon équilibre, mais l’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde.