Ile-de-France
Oriane Sentis
Fondatrice de SMARTVRAC, Paris

On vit des moments très forts, très intenses que l’on n’aurait sûrement pas vécu dans un job « ordinaire »

Portrait complet de Oriane Sentis

  Ile-de-France
Oriane Sentis
Fondatrice de SMARTVRACParis

On vit des moments très forts, très intenses que l’on n’aurait sûrement pas vécu dans un job « ordinaire »

ORIANE SENTIS – CEO SMARTVRAC

 

27 ans, une volonté de fer et des idées plein la tête, voici Oriane Sentis, la toute jeune fondatrice de SMARTVRAC , l’entreprise qui veut démocratiser la consommation responsable. Comment ? En concevant des silos à vrac automatisés qui simplifient le processus d’achat du client et aident le commerçant à repenser sa logistique. Avec à peine deux ans d’existence, mais déjà des commandes provenant du monde entier, SMARTVRAC s’engage avec brio sur la voie du succès. Rencontre avec Oriane, la dynamique CEO.

 

Alors, comment l’idée de ce projet a-t-elle germée ?

 

Elle m’est venue alors que je remettais pas mal en question ma façon de consommer. Je me faisais la réflexion qu’il était sûrement possible de changer les habitudes de consommation en faisant sauter certaines barrières. A 22 ans, après mon diplôme d’ingénieur, je n’étais pas du tout sûre du secteur ou du type d’entreprise dans lesquels je voulais travailler. Et puis, je voulais aussi ajouter d’autres cordes à mon arc, alors j’ai intégré l’Essec.

 

Cela a également correspondu au moment où j’ai pris mon indépendance, je me suis installée seule et j’ai dû donc remplir mon frigo ! Et c’est en faisant mes courses, que j’ai réalisé qu’acheter des produits suremballés, pour ensuite jeter le sachet et créer des monceaux de déchets était totalement illogique. Je me suis alors tournée vers l’achat en vrac, et c’est en découvrant combien il était difficile parfois de se servir entre le choix du contenant, le maniement du silo pour se servir, la pesée et le prix parfois plein de surprises, que mon projet a commencé à ce moment-là à prendre forme dans ma tête.

 

Avoir une idée, c’est bien, mais la concrétiser n’est pas toujours simple, n’est-ce pas ?

 

À l’ESSEC, j’étais en alternance dans une grosse entreprise, et le contexte ne me convenait pas vraiment. Cela m’a encore plus motivée à avancer sur mon idée que j’ai partagée alors avec une amie de l’école qui s’est dite prête à me suivre dans le projet de concevoir un distributeur de vrac automatisé.

 

Nous étions toutes deux ingénieures, mais avec des compétences en mécanique et électronique insuffisantes pour sortir un produit viable. On s’est alors débrouillées pour obtenir de l’aide et des subventions pour faire développer les prototypes, fabriqués par des étudiant-es. Malheureusement, on a également compris que notre association n’était pas idéale, que l’on avait des profils similaires et donc pas suffisamment complémentaires. Par ailleurs, mon amie a réalisé qu’elle ne se voyait finalement pas continuer sur cette longue route sinueuse et pleine d’incertitudes qu’est l’entrepreneuriat.

 

Donc, tu t’es retrouvée seule. Tu as quand même décidé de continuer sur ta lancée ?

 

Oui, ça a été dur lorsque je me suis retrouvée seule pour poursuivre l’aventure, mais je n’ai pas voulu lâcher, et au contraire j’en ai profité pour tirer la leçon de réfléchir davantage aux profils avec lesquels je m’associerai par la suite. Étant certaine que je ne pourrai pas mener à bien mon projet en restant seule, j’ai rejoint des programmes d’accompagnement dans l’entrepreneuriat social, jusqu’en mars 2020 où le confinement arrive ! Je me suis alors encore accrochée, et j’ai continué à travailler mon projet. Par chance, l’ESSEC m’a mise en relation avec des acteurs de la grande distribution comme Biocoop et Franprix, qui m’aident alors beaucoup à structurer mon projet. J’ai découvert en effet que le vrac imposait des freins également du côté des magasins, et qu’alors mon produit devrait également porter sur la partie logistique et gestion des rayons.

 

Et là, j’ai la chance que Biocoop me mette en relation avec Ultéria, un écosystème d’entreprises sociales qui fait notamment des équipements pour le vrac. L’enseigne me présente son nouveau concept de cartouches de 5 à 10 kg qui arrivent préremplies, sur lesquelles on clippe juste un bec pour proposer un silo de vrac plus facile à gérer. J’ai trouvé le procédé formidable pour l’expérience en magasin, mais qu’il ne changeait rien pour le consommateur. Et c’est là que mon projet s’est totalement concrétisé : j’allais développer un support intégrant un système de pesée qui afficherait le prix en temps réel et qui serait compatible avec ce système de cartouche.

 

C’est ainsi que tu as vraiment su que l’entrepreneuriat était fait pour toi ?

 

L’entrepreneuriat, je ne savais pas trop encore, mais à ce stade, j’étais certaine d’une chose : je monterai ce projet jusqu’au bout ! Je poursuis toutefois mon alternance et mes études, tout en travaillant à mon idée en même temps. J’ai adoré cette période de montage, où il y avait tout à faire, tout à apprendre… et j’ai réalisé que cela me correspondait très bien.

Je crée la structure juridique, et puis à la fin du confinement, Guillaume, mon futur associé, qui avait entendu parler du projet, me contacte pour me dire qu’il serait intéressé pour travailler avec moi. Il était sympa, il semblait très bon sur la partie mécanique et technique. Alors je me suis dit que l’on pouvait être complémentaires et en mai 2020 Guillaume devient mon associé officiel, rejoint en fin d’année par Charles, ingénieur électronique.

 

Faut-il oser parler de son projet avant son aboutissement ?

 

Ça dépend peut-être des cas, mais je pense que globalement il faut en parler sinon on s’enferme dans ses idées et on ne se confronte pas au monde réel. Parler, ça aide à avancer. Par exemple, c’est en parlant avec Franprix et Biocoop que j’ai pu beaucoup avancer dans ma réflexion et cela m’a aussi ouvert des portes.

Dans notre cas, on a bien imaginé que beaucoup de gens avaient eu la même idée, mais peut-être sans trouver la façon ou le moyen de l’exécuter.

 

Quelles sont vos craintes ou frustrations aujourd’hui ?

 

Plus on avançait, plus on réalisait que c’était complexe, qu’il y avait de nombreuses barrières pour aller au bout… ce qui réduit un peu l’éventuelle concurrence. Notre solution étant un instrument de pesée, cela nous confronte à de nombreuses réglementations. Et pour commercialiser notre produit, il nous faut une certification, très compliquée à obtenir… qui est finalement en cours de finalisation.

Ce qui est donc frustrant, c’est que l’on a eu des délais beaucoup plus longs que prévu. Mais heureusement, on a pu déjà lancer de nombreux tests et on a beaucoup de contrats signés, simplement conditionnés par cette certification.

 

Les leçons que vous tirez de cette aventure ?

 

On est contents et fiers de ce que l’on fait même si c’est ni plus ni moins un douloureux marathon. On vit des moments très forts, très intenses que l’on n’aurait sûrement pas vécu dans un job « ordinaire ». Mais il y a aussi de grosses périodes de creux ou d’échecs qu’il faut tout bonnement accepter. Il faut être vraiment solide mentalement et « résilient », au début on a du mal à se remettre des coups durs et puis peu à peu on y arrive de mieux en mieux. Il faut se rappeler dans les moments éprouvants que c’est simplement le creux de la vague et que ça remonte (presque !) toujours après.

 

Le fait d’être trois associés est une chance d’ailleurs dans les moments difficiles ; il y en a généralement au moins un pour soutenir les deux autres dans ces cas-là. Bien évidemment, les moments de friction existent aussi, mais ils permettent de se challenger pour mieux avancer. On est comme une famille ; ça ne peut pas mal aller, sinon cela compromet le projet. Alors on communique et on fait ce qu’il faut pour que cela aille mieux.

 

Un dernier conseil pour quelqu’un qui souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat ?

 

Continuer à y croire, coûte que coûte ! L’entrepreneuriat n’est jamais un long fleuve tranquille, mais je dirais que si on est d’accord avec ça, alors il ne faut pas hésiter ! On peut avoir parfois l’impression de traverser le désert, de vivre un échec dont la boîte ne se remettra pas. Ces moments nécessitent de sortir de sa zone de confort, de se faire un peu violence, de revoir ses priorités, mais à chaque fois que l’on sort d’une période difficile (car généralement on finit par s’en sortir !), il faut jeter un oeil en arrière en regardant ce que l’on vient de parcourir et se dire qu’en fait, c’était faisable ! Et que la suite le sera aussi.

 

Il y a beaucoup de joie et de fierté à faire une activité en phase avec ses valeurs. Et puis de réaliser qu’il y a autant d’intérêt pour ce que l’on fait, que ce soit de la part des clients potentiels ou simplement des gens qui nous entourent, ou encore de parfaits inconnus, c’est la meilleure des reconnaissances et la plus belle des motivations !

 

 

SmartVrac vous permet d’acheter en vrac de façon simple, hygiénique et fluide. Vous connaissez en temps réel le montant de votre achat pendant que vous vous servez. Il n’est donc plus nécessaire de tarer ou de peser vos contenants.

Une étiquette avec code-barre et QR code s’imprime automatiquement, indiquant aussi le prix et toutes les informations sur le produit. De cette façon, plus de mauvaises surprises en caisse ! SmartVrac est une solution 100 % locale qui veut contribuer à la relocalisation des industries.

 


Contacter et suivre Oriane Sentis

Mail : oriane.sentis@smartvrac.fr

Un portrait rédigé par Ann Van Laer
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