Instaurer de nouvelles habitudes, sortir des personnes d’un quotidien chaotique, guérir quelqu’un de sa phobie administrative, ce sont les missions auxquelles Elodie Coulouarn s’attelle tous les jours en tant que home and office organizer. Après des années dans le contrôle de gestion, Elodie a quitté le salariat pour se tourner vers cette profession encore peu répandue en France…

Le nouveau métier d’Elodie est très différent du premier, celui de contrôleuse de gestion, exercé pendant 13 ans dans une administration publique. Cela lui plaît beaucoup, jusqu’à ce qu’une routine fermée s’installe : « J’aime découvrir, et là je n’avais plus de découvertes. Petit à petit, je me suis retrouvée enfermée face à un ordinateur. J’ai énormément besoin de relationnel, et ça me manquait beaucoup dans mon travail », relate Elodie. Aujourd’hui, les tableaux Excel ont laissé place à des mères de famille débordées et autres travailleurs indépendants surmenés. Cette reconversion professionnelle commence lorsque le mari d’Elodie est muté près d’Orléans : la famille déménage et changer de travail s’est imposé à la mère de famille. Elodie saisit alors cette chance de se lancer dans un métier qui l’inspirait, lui permettant de renouer avec les relations humaines et de s’occuper de ses deux enfants grâce aux horaires modulables à loisir.

En 2018, Elodie suit la toute première formation française pour devenir home organizer, lancée par la professionnelle Diane Ballonad Rolland, la première à exercer cette profession en France. Elodie intègre ensuite une couveuse d’entreprises pendant plus d’un an pour lancer son activité, Organisation-El. C’est l’occasion pour elle de développer sa communication et de démarrer avec ses tout premiers clients. Une étape incontournable selon elle, en accord avec l’adage « seul on va vite, mais à plusieurs on va plus loin ». « Je reste persuadée que l’accompagnement est ce qui fait avancer et aller au-delà de ce qu’on pense pouvoir faire », affirme Elodie, qui a trouvé en cette couveuse d’entreprise un espace de partage très appréciable et un vecteur de réconfort.

Mille idées pour le futur d’Organisation-El

« J’en ai plein ! J’ai de quoi m’occuper pour les 10 ans à venir si je mets tout en place », s’amuse Elodie. En ce moment, elle suit une formation pour hiérarchiser la quantité d’idées qui lui sont venues pour le développement d’Organisation-El. En plus de son activité et de son adhésion à Femmes des Territoires, Elodie est membre de la Fédération Francophone des Professionnels de l’Organisation (FFPO), auprès de qui elle s’est engagée à créer un « bel événement national » sur le métier.

Avec une amie sophrologue, elle cultive un projet d’ateliers à destination des entrepreneurs « pour apprendre à gérer et le temps et le stress ». Elodie envisage de multiplier les partenariats avec d’autres professionnels, bien décidée à conserver une part de travail d’équipe dans son métier.

Simplifier le quotidien par l’organisation

Le métier d’Elodie consiste à voir ce qu’il est possible d’améliorer pour que les choses soient plus simples dans la vie de ses clients, qu’il s’agisse d’un professionnel devant aménager un bureau pour un nouveau salarié ou un particulier devant préparer l’arrivée d’un bébé et transformer une pièce en chambre supplémentaire. « Ça passe par le tri, le désencombrement, le rangement et l’aménagement des espaces », décrit-elle. Elodie aide également ses clients à mieux gérer leur temps ainsi que l’organisation des papiers administratifs et autres, le office organizing.

Le métier de home organizer trouve un écho particulier chez elle, car certaines situations ressemblent à celles qu’elle a vécues : « Il y a eu un moment dans ma vie personnelle où j’ai complètement perdu pied. Je n’arrivais plus à suivre entre le boulot, les travaux à la maison, les enfants en bas âge et mon mari qui partait en déplacement », témoigne-t-elle. A l’époque, Elodie s’est fait accompagner pour reprendre le contrôle de sa vie. « Je sais ce que ça fait d’être sous l’eau, j’ai cette expérience pour pouvoir aider d’autres personnes à s’en sortir », fait-elle remarquer.

Femmes des Territoires : le plaisir de partager

Elodie a retrouvé l’accompagnement qu’elle avait apprécié dans sa couveuse d’entreprise, en intégrant la coordination de Femmes des Territoires basée à Orléans. En cherchant un réseau féminin, elle a redécouvert « le plaisir de se retrouver, de partager nos doutes, nos espoirs, les difficultés, nos victoires », qui contraste avec le quotidien plutôt solitaire de l’auto entrepreneur. Elodie décrit un réseau où la discussion est facile et où l’on n’a pas peur de se confier, de poser des questions ou de « partager le négatif, pour qu’il soit moins lourd à porter ». Les rencontres virtuelles et les ateliers Femmes des Territoires lui procurent un regain d’énergie, et Elodie a toujours un grand plaisir à se connecter aux réunions zoom. « On va essayer de se voir en présentiel maintenant ! » s’esclaffe-t-elle.