Pays-de-la-Loire
Alexandra Noirault
Fondatrice Bee Yoo, Cholet

Ma vraie satisfaction, c’est de voir que quelqu’un a pu faire grandir son activité grâce à moi

Portrait complet de Alexandra Noirault

  Pays-de-la-Loire
Alexandra Noirault
Fondatrice Bee YooCholet

Ma vraie satisfaction, c’est de voir que quelqu’un a pu faire grandir son activité grâce à moi

« Le succès ne se mesure pas à la taille de sa maison ou de sa voiture, mais plutôt en sachant si on a accompli ce qu’on avait envie de faire. »

 

Entretien avec Alexandra Noirault, la créatrice de Bee Yoo, une entreprise de conseil en marketing digital. Cette quadragénaire mère de deux adolescents, basée à Cholet (Pays de la Loire), s’est lancée dans l’auto entreprise en 2018 pour pouvoir s’épanouir et assouvir sa curiosité auparavant bridée dans le monde salarié. Elle dispense régulièrement des ateliers pour Femmes des Territoires.

 

« J’ai eu deux vies professionnelles » 

« J’ai fait une licence en commerce international, cela a été mon premier métier, pendant une dizaine d’années. En 2010, j’ai repris mes études pour faire un master en marketing digital. A l’époque, Amazon était apparu, les city commerces voyaient le jour, donc je sentais que c’était une évolution essentielle pour être toujours une ressource pertinente en entreprise, dont les besoins allaient évoluer. J’avais aussi l’ambition de devenir responsable marketing, donc reprendre des études était un objectif stratégique pour moi.

Après ce master, j’ai travaillé pour un city commerce, puis pour la transformation digitale d’une société de BTP. Mon dernier poste en tant que salariée a été en tant que conseillère numérique. »

 

« J’avais fait le tour de ce que je pouvais faire en entreprise »

« En tant que salariée, je changeais de poste très souvent, environ tous les six mois. A travers un accompagnement en coaching, je me suis rendu compte que j’avais une « curiosité boulimique ». A l’époque, en 2016, on ne mettait pas en avant les « profils atypiques », les personnes à multipotentialité, mais c’était exactement ce qu’il se passait pour moi. En entreprise, je m’ennuyais très vite, j’avais tout le temps besoin de nouveaux challenges… ça ne devait pas être facile pour mes managers !

J’ai créé Bee Yoo il y a trois ans pour proposer mes services en marketing, en communication et en marketing digital. Je travaille aussi bien avec des clients français qu’étrangers donc aujourd’hui, j’arrive à concilier mon premier et mon second métier, je fais du marketing digital à l’international !  »

 

« On n’est peut-être pas tous faits pour être salariés »

 En faisant le bilan de la troisième année de Bee Yoo, je me suis rendu compte que j’avais réussi à concilier l’intégralité de mes compétences. Je m’estime très chanceuse de pouvoir exploiter 100 % de mon potentiel, c’est aussi l’aboutissement de toutes les formations que j’ai pu faire pour en arriver là. En trois ans, je ne me suis pas ennuyée. Je n’ai pas deux journées qui se ressemblent ! Ce qui était un frein quand j’étais salariée est devenu un vrai moteur aujourd’hui.

Je me dis que l’on n’est peut-être pas tous faits pour être salariés en entreprise. Je ne pense pas que la culture freelance soit un effet de mode, selon moi cela va se généraliser, surtout depuis le premier confinement. Les gens ont de plus en plus envie de donner du sens à leur carrière, de travailler alignés sur leurs valeurs et de remettre en question leurs projets personnels et professionnels pour un équilibre et un cadre de vie optimal.

L’entrepreneuriat, c’est aussi avoir la liberté de choisir les clients avec qui je veux travailler, d’organiser mes journées, de dire « stop » pour prendre une journée de repos.

Bee Yoo, ça signifie « être soi » mais c’est aussi un engagement envers la nature, d’où le jeu de mots avec l’abeille. L’entreprise parraine des ruches, cette année j’ai le parti pris de limiter l’impact du numérique sur l’environnement, à travers une communication éco responsable, en pensant au cycle de vie des produits… Je travaille à accompagner de plus en plus les entreprises sur ce volet, qui va devenir essentiel. Ce que je voulais aussi montrer en créant Bee Yoo, c’est que l’on peut être une TPE et agir à sa manière.

« Une femme est tout aussi légitime qu’un homme pour entreprendre »

J’ai la chance d’avoir un mari qui m’a soutenue à 200 %, il a dû assumer l’intégralité de la vie familiale lorsque je devais faire des déplacements aux débuts de Bee Yoo. Je lui dois une partie de ma réussite, mais je revendique fermement qu’une femme est tout aussi capable et légitime qu’un homme pour entreprendre. Il faut oser et ne pas avoir peur de l’échec, qui est aussi une phase d’apprentissage. Si on ne tente pas, on aura des regrets, mais si on tente et qu’on ne réussit pas, on ne peut pas avoir de regrets puisqu’on aura essayé…

 

« Ma vraie satisfaction, c’est de voir que quelqu’un a pu faire grandir son activité grâce à moi »

Les aspects compta-gestion et juridiques, les charges sociales, les obligations en tant qu’auto entrepreneur… ce n’était pas les éléments que je maîtrisais le mieux quand j’ai créé mon activité. Je trouve ça hyper important de transmettre, car je me rends compte de tous les freins qu’une femme peut avoir au moment d’entreprendre. Je suis ravie de pouvoir apporter des clés d’entrée aux femmes qui n’ont pas la possibilité de payer une agence de communication ou un(e) responsable marketing. Dans mes ateliers, j’essaie toujours de proposer une méthodologie pour avancer, que les femmes puissent mettre en place elles-mêmes. Je donne aussi des pistes, des outils ou plateformes pour se former en autonomie et commencer une activité dans les meilleures conditions.

Ces ateliers m’apportent beaucoup sur le plan personnel, c’est un vrai carburant. La richesse des échanges, se rendre compte qu’on rencontre toutes les mêmes problèmes… cela crée du lien, on réalise qu’on n’est pas toute seule, on s’entraide, on partage nos contacts, pour mettre en relation les personnes. J’utilise l’image de la « pollinisation » aussi bien avec Bee Yoo qu’avec FDT : la mise en relation, c’est permettre aux gens de grandir de leur côté, de réaliser leur projet. Quand je les revois 6 mois plus tard, et que chaque personne a pu évoluer grâce à moi, c’est cela ma vraie satisfaction. En tant « qu’abeille », je sème des graines, et quand elles poussent je suis ravie ! Pour moi, cela a beaucoup plus de valeur qu’un salaire ou un chèque…

Alexandra a d’ailleurs réussi à transmettre l’envie d’entreprendre à ses deux fils de 12 et 14 ans : le plus jeune a créé un club de cartes Yu-Gi-Oh dans son collège, et l’aîné a récemment lancé sa chaîne Youtube !


Contacter et suivre Alexandra Noirault

Mail : contact@bee-yoo.com
Téléphone : 06 45 25 98 47

Un portrait rédigé par Anne Brivet
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