Le métier des artisans, c’est le terrain, pas la paperasse
Le métier des artisans, c’est le terrain, pas la paperasse
Rosenn Lemarchand est assistante de direction indépendante. Elle a conçu un agenda qui permet d’organiser son travail par ordre d’importance. Un stylo suffit.
“Le métier des artisans, c’est le terrain, pas la paperasse”. Rosenn Lemarchand, qui exerce dans la maîtrise d’œuvre aux côtés de son mari à Rennes, constate régulièrement leur désarroi pour établir des devis et des factures. En 2015, elle quitte la capitale bretonne pour la région de Quimper et lance “Air Zen” afin de répondre à cette demande d’accompagnement. “Je rassemble les documents pour le cabinet comptable, je pointe les paiements, je regarde s’il faut faire des relances, mais je n’ai pas le statut de comptable” explique-t-elle. Rosenn se réjouit de pouvoir gérer ses horaires comme elle l’entend, de choisir ses clients et de gagner un peu mieux sa vie qu’auparavant. Elle organise aussi des formations sur la gestion du temps.
L’outil correspondant à votre besoin n’existe pas ? Alors, inventez-le !
Confrontée à la difficulté de hiérarchiser son travail, et aussi parce qu’elle aime créer de ses propres mains, elle se lance dans l’étude d’un agenda papier qui répondrait aux besoins des chefs d’entreprise. Il est inspiré de la matrice d’Eisenhower : les rendez-vous sont indiqués sur la page de gauche. Sur celle de droite, on précise les tâches prioritaires, celles qui sont à déléguer et celles qui peuvent être planifiées. C’est un mélange de l’agenda en ligne de Google et de l’outil de gestion de projets Trello, mais en version papier. Rosenn Lemarchand y voit beaucoup d’avantages. “Quand c’est écrit au stylo, on s’oblige à respecter les priorités, alors que sur internet, on peut modifier l’ordre en un clic. Et puis, le papier, c’est palpable, et les agendas peuvent être archivés.”
Le financement participatif, pour diffuser les premiers exemplaires
Pour tester son idée, elle se tourne vers la plateforme de crowdfunding Kengo.bzh. Ce choix est pour elle évident, car elle veut montrer que l’agenda a été conçu et lancé en Bretagne. La campagne s’étale sur deux mois, de fin août à fin octobre de cette année. Rosenn Lemarchand se découvre des capacités à créer de petites vidéos pour les réseaux sociaux et à booster ses publications sur Facebook et sur Linkedin. Elle apprend aussi la patience. “Les quinze derniers jours ont été les plus difficiles, dans l’attente des résultats”. 183 exemplaires de l’agenda sont finalement réservés un peu partout en France, selon le système de prévente. C’est un succès, pour un outil qui n’existe pas encore à ce moment-là, mais qui a su trouver son public.
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